Si l’association a été créée en 2007 dans le contexte du PLU communal, le problème de l’urbanisation des coteaux n’est pas résolu aujourd’hui. Le projet de PLUi envisage en effet l’urbanisation de 6 hectares. L’association se doit donc d’être vigilante ; la protection de ce patrimoine naturel dans sa globalité reste sa priorité.
Qu’est-ce que le PLUi ?

En 2015, la Métropole du Grand Nancy s’est engagée dans l’élaboration de son PLUi, un document d’urbanisme élaboré à l’échelle métropolitaine et non plus des communes. Il vise à définir des règles d’aménagement du territoire.
L’objectif est de bâtir un projet coordonné, solidaire et cohérent pour les 10 à 15 prochaines années, au sein duquel chacune des 20 communes s’inscrit tout en préservant ses spécificités.
La Métropole s’est positionnée sur les sujets de l’habitat et des déplacements. Une réflexion est aussi menée sur le développement économique et commercial, le paysage, l’environnement, le cadre de vie…
Le PLUi comprend une évaluation environnementale, qui permet d’intégrer le plus en amont possible les préoccupations environnementales. Les effets positifs ou négatifs du projet sur l’environnement et la santé sont analysés, en vue de préconiser des mesures pour éviter, réduire voire compenser ceux négatifs.
Parmi les enjeux du PLUi, nous retrouvons le développement territorial durable, qui entend l’aménagement au service du bien-être et de la santé des habitants.
C’est notamment sur cette thématique que nous souhaitons agir à notre échelle.
Le contexte
Lors de notre AG en 2019, Monsieur le Maire s’est réjoui de la protection de 38 ha de nos coteaux dans le cadre du futur PLUI. A cette même occasion, il a précisé que sur les 20 communes de la Métropole du Grand Nancy, la ville de Ludres préserverait la part la plus importante d’espace naturel pour la sanctuariser.
Dans les faits, sur 58 ha de coteaux, 20 ha auraient donc vocation à l’urbanisation. Cet étalement urbain amputerait cet espace singulier et attractif, qui participe au rayonnement paysager de la commune, et contribue grandement au cadre de vie qui fait le bien-être des habitants qui ont choisi de vivre à Ludres.
Est-ce réellement suffisant, compte tenu :
- des grands bouleversements du climat, des milieux naturels et du vivant ?
- de la fragilité des équilibres naturels, dont dépend la vie des générations futures ?
- des conséquences de l’artificialisation des terres et de l’érosion de la biodiversité ?
- du contexte foncier où Ludres a déjà largement contribué au développement socio-économique de la Métropole par la création et l’extension d’une zone industrielle qui s’est accompagnée d’une forte densité d’habitat résidentiel et social ?
Rappelons que la population de Ludres a été multipliée par 5 entre 1968 et 2017, alors que dans le même temps, la ville de Nancy a perdu 18 000 habitants.
Notre positionnement
Un bien commun à préserver.
Nos coteaux, facteurs d’attractivité largement vantés dans le marketing territorial, n’ont de sens que s’ils sont préservés dans leur intégralité. Ils sont formés d’une mosaïque de paysages typiquement lorrains et de milieux favorables à une biodiversité riche, dont un certain nombre d’espèces protégées.
Par ailleurs, notons que la friche constitue un milieu naturel et dynamique de grand intérêt pour la biodiversité, zone de développement spontané pour la flore (arbres, arbustes, fruitiers…) et de tranquillité pour les auxiliaires de culture et la faune. Il s’agit d’en maîtriser la surface et la dynamique, car à terme, elle évolue vers le boisement. Mais la friche participe aussi à la diversité des paysages des coteaux. D’ailleurs, le goût du public pour ce paysage « sauvage » est croissant.
Des bienfaits sociaux : le trésor des ludréens.
Appréciés par les habitants, les coteaux constituent aussi un élément équilibrant de leur vie, un lieu de respiration intergénérationnel et rassembleur. Ouverts à chacun, ils constituent un espace de liberté, à distance des éléments stressants de la vie quotidienne.
Cet intérêt est d’autant plus marqué que les coteaux, en complémentarité de l’espace forestier du plateau, sont justement insérés au sein de quartiers ludréens et sont accessibles facilement à pied au travers des nombreux sentiers.


Les risques de la réduction de la superficie des coteaux et de l’artificialisation des sols :
- augmentation des îlots de chaleur en période de canicule ;
- imperméabilisation des sols et risques d’inondations ;
- génération de glissements de terrains ;
- augmentation du trafic routier dans le village et des nuisances sonores déjà denses avec la proximité autoroutière (réverbération sonore du bruit des routes et autoroutes, en particulier les week-ends, montrant qu’il ne s’agit pas majoritairement du trafic pendulaire domicile-travail, ce qui contredit l’argument selon lequel l’urbanisation des coteaux de Ludres permettrait de diminuer pour les habitants de Ludres les nuisances sonores provoquées par le trafic pendulaire des communes hors Métropole ) ;
- diminution de la contribution des sols au stockage de carbone ;
- diminution de la contribution à la qualité de l’air (purification de l’air par les arbres) ;
- diminution de l’autoépuration des eaux de surface ;
- fragmentation des réservoirs de biodiversité ;
- aggravation de la pollution lumineuse et de ses conséquences sur la biodiversité nocturne ;
- privation d’espaces qui auraient pu être dédiés au maraîchage et à la création de circuits courts alimentaires, dans un contexte où le développement de l’agriculture urbaine fait partie des objectifs de la Métropole.
Le dérèglement climatique accentue ces risques. Les coteaux peuvent participer à l’adaptation de notre commune à cette problématique d’intérêt général.
La préservation des coteaux :
une priorité pour aujourd’hui et pour demain.
Les enjeux de santé-environnement et de biodiversité de long terme sont aujourd’hui prioritaires. Ils ne doivent pas être sacrifiés au profit d’enjeux sectoriels de plus court terme. D’autres solutions plus innovantes doivent être mises en œuvre, afin de préserver ce qu’il reste d’espaces agricoles et naturels. La surface d’un département a été artificialisée en France entre 2006 et 2015, sans corrélation avec l’augmentation de la population. Quand et qui prend la décision d’arrêter cette fuite en avant ?
En conséquence, l’association Sauvons nos coteaux maintient sa position de vigilance et poursuit l’objet de ses statuts qui sont :
La protection et la sauvegarde des coteaux de Ludres
La préservation du patrimoine et du cadre de vie de Ludres
Nos engagements
1. Poursuivre ses activités de valorisation, d’animation et d’anticipation.
2. Approfondir ses connaissances sur la biodiversité présente dans les coteaux en relevant toutes les espèces (faune et flore) présentes sur les sols et sous-sols des coteaux. Ce travail débouchera sur la rédaction d’un atlas communal de la biodiversité qui viendra enrichir celui de la Métropole du Grand Nancy.
3. Diagnostiquer la fonction des coteaux en tant que réservoir de biodiversité au sein de la Trame Verte et Bleue, marron et noire.
4. Aborder les thèmes suivants :
- La poursuite du pastoralisme au travers d’un nouveau partenariat ;
- La mise en place d’activités maraîchères et l’étude des possibilités en apport d’eau ;
- Le dessin d’un paysage lorrain typique de jardins, de vergers, de friches, de bosquets ;
- La rédaction d’une Charte des coteaux dans laquelle seront précisés l’entretien des parcelles, des sentiers, la préservation de la biodiversité, etc.
S’agissant d’intérêt général et compte tenu des résolutions qui sont prises à la fois par l’Etat et les collectivités en matière d’environnement, nous nous tournons en priorité vers les collectivités locales, la commune et la métropole, afin de mesurer leur engagement et leurs motivations à mener une politique en faveur de l’environnement et de la biodiversité.
Comme nous l’avions déjà évoqué en 2016, nous sommes preneurs de démarches collaboratives dans le cadre de projets et d’opérations pilotes portées par les collectivités. Notre rôle étant de faire le lien, entre ces initiatives et la population, en développant les actions d’animation et de promotion au travers de projets que nous sommes en mesure de proposer et de développer.
Nos questionnements actuels
Les décisions prises par la commune et la Métropole du Grand Nancy sur les coteaux de Ludres sont-elles définitives ?
La participation de l’association au devenir des coteaux est-elle envisagée ?
Une Charte des coteaux, précisant les principes fondamentaux d’une bonne gestion du territoire et des ressources fournies par chacun des partenaires, est-elle envisageable ?
Pour mener nos actions, quelles ressources mobiliser et comment ?
Quelles synergies peut-on mettre en œuvre pour sanctuariser et vivre nos coteaux ?
L’association Sauvons nos coteaux…
Réaffirme sa volonté de voir sauvegarder durablement l’ensemble des coteaux, aux enjeux d’aujourd’hui et de demain ;
Sollicite la responsabilité des collectivités locales, métropolitaines, départementales quant à l’avenir et au devenir des coteaux métropolitains ;
Confirme son objectif d’être un acteur dans le cadre d’un projet communal partagé et partenarial.
